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Prélat français né à Huire, près de Bayonne, le 13 octobre 1825,
décédé à Alger, le 27
novembre 1892, directeur des Écoles d'Orient et fondateur des Pères blancs, primat d'Afrique. Il préconisa "le ralliement des
catholiques à la République".
Se destinant à la prêtrise, il
entre au séminaire diocésain de Laressore. Il décide ensuite de
monter à Paris afin de poursuivre sa formation au séminaire préparatoire
de Saint-Nicolas du Chardonnet puis au grand séminaire de Saint-Sulpice. Il est enfin ordonné prêtre le 2 juin 1849. Cependant la
première année de son sacerdoce est dévouée à la préparation
d’un doctorat de lettres. Son Essai sur l’école chrétienne d’Édesse
est publié par la suite en 1850. Il soutient également quelques années
plus tard en 1853 un doctorat de théologie puis les doctorats de droit
civil et de droit canon.
Le jeune prêtre est bientôt nommé aumônier de la paroisse Sainte
Geneviève en 1853. Il partage dès lors son temps entre son sacerdoce
et sa chaire de professeur d’histoire ecclésiastique en Sorbonne,
chaire qu’il occupera jusqu’en 1856. L’orateur fera d’ailleurs
paraître en 1858 un Exposé des erreurs doctrinales du Jansénisme.
Nommé directeur des Écoles d’Orient en 1860, Charles Lavigerie se
consacre à la fondation et à l’organisation de cercles d’étude
catholiques. Envoyé en Syrie la même année, l’ecclésiastique prend
une part active à la réunion de fonds et à la distribution d’aumônes
pour les chrétiens orientaux de la communauté des Maronites, après
les massacres opérés par les Druzes dont ils ont été les victimes.
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En 1863 et à l’âge de trente huit ans, il est nommé évêque de
Nancy. Dans son diocèse, il favorise notamment la fondation de collèges
religieux à Vic, Blamont et Lunéville ; à Nancy également.
Nouvelle promotion en 1867, il est nommé archevêque d’Alger. Le
nouveau prélat rompt alors avec la traditionnelle politique d’indifférence
envers les populations musulmanes : selon lui, le prêtre ne doit
plus seulement être l’aumônier des Européens. Monseigneur Lavigerie
souhaite ainsi renouer avec l’effort missionnaire en terre
d’Afrique. Dans ce but, il fonde en 1868, la Société des
missionnaires d’Afrique. Ceux - ci sont vêtus de la gandoura et du
burnous blancs, d’où leur surnom de Pères blancs. Car l’archevêque
d’Alger prône le contact direct avec les indigènes. Il est
d’ailleurs impératif que les futurs missionnaires connaissent
l’arabe. En 1869 apparaissent les Sœurs missionnaires de Notre Dame
d’Afrique, appelées également Sœurs blanches. Cet effort
apostolique se traduit dans les œuvres par la fondation d’hôpitaux,
d’orphelinats ou d’écoles destinées à l’instruction des
populations arabes sous l’influence de l’Évangile. Dans son action
missionnaire, l’archevêque d’Alger se heurte fréquemment au
gouverneur général, le maréchal de Mac–Mahon, dont l’opinion
quant à l’attitude à tenir vis à vis des populations musulmanes
diverge. La création de villages d’orphelins arabes est un sujet de
discorde, de même que l’action missionnaire des Pères blancs dans
les pays berbères.
Dès 1868, Monseigneur Lavigerie est nommé Délégué apostolique du
Sahara occidental et du Soudan. Il n'en oublie pas pourtant les
populations de l'Est de la France, quittées quelques années plus tôt.
L’Archevêque d’Alger publie ainsi en 1871, et alors que l'Alsace-Lorraine
est annexée par le Second Reich de Guillaume Ier, une Lettre aux
Alsaciens et aux Lorrains exilés, leur parlant de ces terres au-delà
de la Méditerranée qui n'attendent que leur venue, celle de colons de
bonne volonté. A ce titre, le prélat favorise d'ailleurs, à partir de
1874, de nouvelles entreprises missionnaires vers ces régions. Celles
– ci sont à l’origine de la création quelques années plus tard de
cinq vicariats apostoliques en Afrique équatoriale. Son aura
personnelle lui permet de réunir un concile africain en 1873. Nommé
primat d’Afrique puis cardinal en 1882, il obtient, après l’établissement
d’un protectorat de la France sur la Tunisie en 1881, que le nouvel
archidiocèse de Carthage soit uni en sa personne au siège d’Alger
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Le cardinal
Lavigerie, haute figure de l’Église, parcourt également l’Europe
à la fin des années 1880 afin de servir la politique antiesclavagiste
du Vatican. L’archevêque d’Alger participe ainsi à la conférence
de Bruxelles en 1889 et au Congrès de Paris l’année suivante. Cette
action s’inscrit dans la continuité de sa politique sur le continent
africain.
Quelques années plus tard, le pape Léon XIII utilise de nouveau le
prestige du prélat dans sa volonté de clarifier les relations entre le
Saint Siège, l’Église de France et la Troisième République. Le 12
novembre 1890, accueillant l’état major de l’escadre de la Méditerranée,
Monseigneur Lavigerie invite, nonobstant ses convictions personnelles, les
catholiques français à accepter le nouveau régime en place, " au
nom de la patrie ". Le " toast d’Alger "
pendant lequel le prélat reconnaît la volonté du suffrage universel
est accueilli avec réserve et même de manière hostile dans les
milieux catholiques. Gagnés au gallicanisme, ceux – ci sont de plus
largement acquis à la cause monarchiste. L’Univers, non
hostile au ralliement républicain, s’interroge pour sa part au sujet
de l’acceptation des " lois contre la religion ".
Le pape Léon XIII se prononcera de façon définitive le 20 février
1892 dans son encyclique Inter innumeras sollicitudines (Au
milieu des sollicitudes) : l’adhésion à la République
ne signifie pas l’acceptation de la législation hostile au
catholicisme, le combat continue…
Dans ce climat trouble, le cardinal Lavigerie meurt quelques mois plus
tard à Alger, le 27 novembre 1892, au milieu des préparatifs destinés
à célébrer le vingt cinquième anniversaire de son épiscopat
africain
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