|
|
Ces catacombes au nombre de quatre dont
trois sont entièrement dégagées, furent découvertes par le
Colonel Vincent et fouillées par le docteur Carton et par M. Leynaud, aumônier
militaire, curé de la ville de Sousse et chanoine de Carthage.
Mais les lieutenants Hannezo et Tailhade, le commandant de Lacomble, les
capitaines De Bray, Dupont et Ordoni, le sergent Moreau éternellement
coiffé de sa chéchia prirent aussi une part active dans
déblaiements et fouilles aidés par une main d'œuvre militaire issue
des volontaires du 4ème régiment de Tirailleurs basé à
Sousse.
Pourquoi ces militaires purent-ils autant s'impliquer dans ces
recherches ? Par intérêt certes, mais aussi parce qu'il est probable
que très peu d'associations à l'exception de celles s'occupant
d'archéologie leur étaient autorisées.
Ces découvertes se firent parfois de
manière fortuite, ainsi en 1907 alors que des mines explosent pour
dégager les roches et permettre une nouvelle abduction d'eau est
découvert un nouvel hypogée.
|
|
|
Ces
excavations s’étendent sur cinq kilomètres et
s'articulent en plus de 240 galeries funéraires. Elles renferment
15.000 sépultures et tombes.
La Catacombe du Bon Pasteur fut découverte en 1888 par le colonel Vincent,
elle est composée de 105 galeries sur une longueur de 1555 m,
contenant 6 000 tombes creusées à même le sol ou superposées sur
trois niveaux, le long de chaque côté des parois des galeries. Elle
fut également fouillée par M. le Curé Leynaud qui nous décrivit dans
son livre consacré à ses fouilles la découverte de ce bon pasteur :le
curé de Sousse
raconte comment
il retrouva,
le 31
mars 1905,
l'effigie gravée
sur marbre du
Bon Pasteur.
"Je trouvai,
dit-il, nos
hommes à
genoux
sur la
terre humide,
cherchant à
dégager une
plaque de
marbre dont
on apercevait
déjà un
coin, Comme
eux. je
me mis
au travail.
Bientôt apparut
le bout
d'une branche
chargée de
fruits: la
petite
branche d'olivier.
Enlevons encore
un peu
de terre.
C'est la
colombe, la
messagère de
paix, gravée
elle aussi
sur le
marbre blanc.
Après avoir
découvert à
peu près
complètement
cette longue
plaque de
marbre, nous
nous aperçûmes
que deux
autres fragments
très importants
se trouvaient
encore en
terre. Je
les fis
prendre par
les hommes
pour les
nettoyer à
la lumière
qui tombait
de l'ouverture
voisine.
Derrière nous,
après avoir
bien frotté
leur marbre,
nos tirailleurs
arabes riaient.
L'un d'eux
s'écria même
: "Oh
voilà quelqu'un
qui porte
un mouton
! " J'accourus
immédiatement et,
après quelques
instants d'hésitation
car la
lumière état:
très faible,
je vis,
clairement gravée
sur ce
marbre, une
image que
nous désirions
depuis longtemps
rencontrer dans
nos Catacombes,
pour pouvoir
mieux affirmer
leur sainteté
et leur
antiquité l'image
du Bon
Pasteur,
si chère
aux premiers
chrétiens, comme
aux chrétiens
de tous
les siècles.
Oui, c'était
le Bon
Pasteur portant
sur ses
épaules la
traditionnelle brebis,
mais de
rare africaine,
à grosse
queue, dont
il retient
les pattes
de ses
deux mains
sur la
poitrine. Il
est revêtu
d'une tunique
à larges
manches, serrée
à la
ceinture et
descendant iusqu'aux
genoux il
a les
jambes et
les pieds
nus, comme
nos bergers
nomades, les
cheveux assez
longs,
bouclés, mais
pas à
la nazaréenne
sa barbe
courte est
taillée légèrement
en pointe.
Il est
en marche
c'est bien
le Bon
Pasteur qui
reconduit au
bercail l'âme
égarée."
|
|
|
En service, l'éclairage était maintenu par des lampes à huile que
l'on retrouve à leurs emplacements.
Quand de nouvelles galeries étaient ouvertes, la terre était reportée
dans des galeries désaffectées, ce qui a contribué à leur bonne
conservation.
|
|
|
On peut retrouver certaines inscriptions, objets du mobilier funéraire,
épitaphes et gravures sur
marbre représentant des symboles sacrés (poissons, colombes, le Bon
Pasteur, etc.) au
musée de Sousse. Le colonel Vincent fit aussi parvenir certains
objets au Musée du Louvre par l'intermédiaire de m. Héron de
Villefosse.
En novembre 1908, après la remise officiel du site des catacombes à la
Municipalité de Sousse, M. le curé Leynaud demanda et obtint la totale
gratuité des visites du site pour tous les officiers du 4ème
tirailleurs et pour les prêtres du diocèse de Carthage. Une lettre de
François Gallini, vice-président de la Municipalité l'en assurait en
le remerciant pour l'ampleur de son travail de direction des fouilles du
site.
|