La culture - 2 -

Le Parisiana sur la place de Bab-el-Bahr
(CAD n°6 - Coll. Ch. Attard)

On alla très tôt au cinéma à Sousse. 
Le grand cinéma Parisiana se faisait le relais de la culture française et diffusait (avec du retard) les films les plus en vogue.
Il faisait le plein de spectateurs tous les dimanches pour ses séances de 14 heures. 

Le cinéma L'Alhambra, rue Fallières exposait sa superbe façade de pur style rococo, où des groupes de sculptures représentant des allégories des arts et de la musique signalaient au passant la vocation du lieu. Outre le cinéma, une brasserie fréquentée accueillait spectacles de variétés et tours de chant.

Avant guère les films du latin-lover Rudolph Valentino y faisait un triomphe.

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L'Alhambra et le café "le Bristol", rue Fallières 
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(CAD n°6 - Coll. Ch. Attard)

Après guerre, les cinémas "Le Palace" et "Le casino",  puis "l'ABC" (avenue Mougeot)  et le Vox eurent tout autant de succès.  
Les grands acteurs américains (C. Gable, E. Flynn, G. Cooper et le fameux Tarzan : Johnny Weissmuller) remplissaient les salles. Mais on appréciait aussi beaucoup à Sousse un acteur comique italien surnommé Toto et surtout, surtout les belles Sophia (Loren), Sylvia Koscina, Silvana Mangano et Gina Llobrigida.

On ne manquait pas d'acheter avant la séance quelques glibettes (graines de courges ou de tournesol grillées et salées) ou des fèves grillées vendues dans des cornets de papier journal par des marchands ambulants. Tout l'art du consommateurs consistait alors et durant le film à séparer l'écorce de la graine à l'aide des dents et de la langue pour ne savourer que la graine et rejeter plus ou moins discrètement le tégument !

Dans les salles, l'ambiance était souvent bon enfant et les commentaires sur les scènes les plus remarquables des films ne manquaient pas. Lors des baisers langoureux, le célèbre cri "caaassscroute" fusait immanquablement du poulailler.

Après le film, les discussions continuaient entre amis autour d'un 'granit" (glace au citron pilé) ou d'un grand verre de Celtia, on faisait la queue pour glaces et patisseries.

Silvana Mangano, Sophia Loren, et Toto 
à l'affiche de l'Or de Naples réalisé par un autre grand acteur italien Vittorio de Sica 

Le Palace à la sortie de la guerre. 
Le film affiché : "Aloma, princesse des îles" est sorti en 1941 mais a sûrement été diffusé à Sousse bien plus tard.
(CPA CAP - Col. Georges Simonetti)

Le Palace dans les années 50
(CPA CAP - Col. Georges Simonetti)

L'Harmonie municipale (Harmonie soussienne), association autorisée le 1 octobre 1905, sous la direction de Hugo Cittanova, J.B. Maguy, Alberto Rabassa, donnait ses concerts au kiosque à musique et lors de toutes les grandes manifestations publiques de la ville. Elle comprenait 38 membres exécutants et presque autant d'élèves.
Parmi tous les concerts que l'harmonie interprétait,  celui de la fête de l'Assomption, le 15 août, démarrait à vingt heures trente et se clôturait par un feu d'artifice tiré des terrasses de l'église, c'était le plus beau et le plus fréquenté.

Cinéma Casino - 
L' orchestre de l' Harmonie soussienne interprète son concert annuel - 
Professeur : M. Rabasa Alberto - 
Violons : Don Lucien et Joseph Giudicelli. Cachée en robe blanche Négri Daisy.
(Coll. privée de M. Don Lucien Giudicelli)

Mais l'Harmonie réunissait aussi tous les amateurs de musique classiques pour son concert annuel dans la salle du Casino.et ses concours de fin d'année
Hugo Cittanova présidait aussi l'association culturelle "l'Adelphie musicale et littéraire" dont J.B. Maguy dirigeait la section orchestrale et sa section "estudiantina".

Alberto Rabasa et Don Lucien Giudicelli. 
(Coll. privée de M. Don Lucien Giudicelli)

De nombreuses associations culturelles existaient aussi à Sousse, apparentées le plus souvent à une communauté de la ville. Jacques Cittanova, le frère d'Hugo présidait lui la société artistique et musicale "Médiator". Alors que Louis Ducroquet et Charles-Henri Perrut présidèrent "l'Union musicale".