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La communaut�
arabe -2- |
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La vie professionnelle
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Sur le plan professionnel, les soussiens, comme tous les tunisiens,
pouvaient se diviser en
deux cat�gories :
1) Ceux form�s aux �coles europ�ennes ou coraniques et devenus par
leur volont� et leur travail acharn� avocats (ils �taient en nombre
� Sousse � cause de l'implantation du Palais de justice), m�decins,
professeurs, artisans, commer�ants ou encore employ�s
administratifs.
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2) Ceux qui malheureusement n'avaient b�n�fici� que de trop peu
d'�ducation scolaire et qui �taient oblig�s d'accepter les petits
m�tiers qu'offraient les activit�s de la ville, ce furent les p�cheurs, dockers et
manutentionnaires (alfa et phosphate) pour les plus pauvres ou petits
commer�ants, paysans sur leur terre pour les plus ais�s.
De nombreux petits m�tiers �taient tr�s durs physiquement et beaucoup
avaient commenc� � travailler d�s l'enfance pour ne s'arr�ter que
bien avanc�s en �ge. Les porteurs d'eau, les cireurs, les coursiers
�taient souvent des enfants et quelque soit la communaut� de la ville
trop souvent les enfants aidaient leurs parents dans les travaux les
plus durs.
On fabriquait � Sousse de tr�s beaux tapis de haute laine, travail qui
occupait les femmes d'une vingtaine de famille.
De nombreuses personnes plus �g�es trouvaient � �tre employ�es comme bonnes � tout faire, gardiens
d'immeubles, portefaix.
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Un cireur de
chaussures tunisien
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Tous travaillaient cependant avec la m�me volont�
et le m�me s�rieux faisant de leur ville un des principaux centre d'activit� du
Protectorat.
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Portefaix
(hammels) autour des remparts
(CPA - CAD n�56 - Coll. Ch.
Attard)
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Un
barbier de Sousse et ses clients
(CPA - LL n�54 - Coll. Ch. Attard)
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La pratique de nombreuses professions ou
commerces en plein air, alors qu'elles se r�alisait en Europe dans le
cadres de boutiques closes �tait aussi source de commentaires pour nos
visiteurs europ�ens. Leurs r�cits
sont soit amus�s lorsque sont �voqu�s les barbiers, ou marchands de
beignets soit critiques lorsqu'ils s'agissait de bouchers par exemple.
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Le
boucher au travail
(CPA - ND n�94 - Coll. Ch. Attard)
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Le marchand de beignets et
de fta�rs
(CPA - ND n�93T - Coll. Ch. Attard)
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Il en va de m�me du travail souvent harassant des enfants, sujet de
consternation en Tunisie alors qu'en France Jules Ferry en rendant la
scolarit� obligatoire jusqu'� 13 ans en 1881, limitera ce travail dans
les mines, usines ou aux champs.
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La vie religieuse
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Les
europ�ens s'�tonnent des superstitions tr�s fortes de la communaut�
arabe, oubliant ainsi leurs propres peurs et leurs propres superstitions. Ils observent les mains peintes
en rouges sur les portes, l'�il peint ou tatou�, les
maisons abandonn�es parce que r�put�es maudites, les processions pour
la pluie, les charmeurs de serpents et la degueza, diseuse de bonne ou
mauvaise aventure.
Ce d�calage produit l'�trange effet de ne pas songer que parfois, au fin
fond d'une campagne fran�aise de ce d�but de XXe si�cle, bien des
carences sanitaires ou sociales d�plor�es � Sousse pouvaient aussi se
constater.
Sur le plan religieux, le constat est unanime : la communaut� musulmane
de la ville est d'une grande ferveur. Les appels � la pri�re, les
d�parts de p�lerinage, la d�votion port�e aux marabouts, la liesse de
l'apr�s Ramadan sont d�crits avec r�alisme et respect. La tol�rance de cette
m�me communaut� envers les autres grands mouvements confessionnels de la
ville est �galement soulign�e et appr�ci�e.
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Les p�lerins
vont embarquer pour le grand p�lerinage de La Mecque
(CPA - �dition Louit Tunis - Coll. Ch. Attard)
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Cette
distance d'observation entre les europ�ens fra�chement arriv�s et les
soussiens, constat�e d�s les d�buts du Protectorat, finira donc par s'att�nuer avec le temps.
Les
contacts professionnels avec des communaut�s implant�es depuis longtemps � Sousse
mod�reront ces premi�res impressions souvent bien l�g�res.
On le comprend donc, faute d'observations directes et de v�ritables
rapports, les impressions de nos voyageurs furent souvent empruntes de l�gendes ou
de fantasmes. Et comment ne pas le comprendre lorsque m�me le grand Maupassant n'y
�chappa pas lorsqu'il
�crivit � Sousse :
"Sur cette terre amollissante et ti�de, si captivante que la l�gende
des Lotophages y est n�e dans l'�le de Djerba, l'air est plus
savoureux que partout, le soleil plus chaud, le jour plus clair, mais le
c�ur ne sait pas aimer. Les femmes belles et ardentes, sont ignorantes
de nos tendresses. Leur �me simple reste �trang�re aux �motions
sentimentales, et leurs baisers, dit-on, n'enfantent point le r�ve."
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