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La
communaut� juive
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Illustration
de Marcel Blairat, extraite de l'ouvrage d'Eug�ne Blairat :
"Tunis, impressions de
voyages" - Paris 1891- Librairie Ch. Delagrave (Coll. Ch. Attard)
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A la suite de la destruction du premier
temple de J�rusalem par les Babyloniens en 586-587 avant J�sus-Christ,
puis de celle du deuxi�me temple en 70 de notre �re par les romains,
des juifs chass�s de Palestine s��taient implant�s massivement en
Tunisie.
En 70, Titus fit d�porter plus de 30 000 juifs en Afrique du Nord. De
nombreuses d�couvertes arch�ologiques attest�rent de cette pr�sence
(Carthage, Gammarth, Hammam-Lif...)
Ces premi�res communaut�s furent appel�es les "touansas".
Ils furent suivis en 1342 des juifs expuls�s d'Italie (pour beaucoup de
Livourne), en 1403 de ceux de France, en 1422 d'Angleterre, en 1492
d'Espagne et du Portugal en 1497.
Cette seconde communaut� fut globalement nomm�e les "granas ou
livournais". En 1710, les deux communaut�s se s�pareront jusqu'en 1944 !
Si cette premi�re communaut� v�cut sous les ph�niciens et les romains
dans l'harmonie, il n'en fut pas de m�me sous l'empire romain chr�tien
o� commenc�rent des pers�cutions qui ne cess�rent qu'avec la reprise du
pays par les vandales.
Avec l'arriv�e des Byzantins, les obligations � se convertir reprirent
de plus belle.
Leurs strictes observances de la Torah fut le ferment de leur coh�sion
et de leur r�sistance durant ces temps de r�pressions.
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Riche
juive tunisienne
(CPA - Photo Soler n�258 -
Col. Ch. Attard)
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Sous treize si�cles de domination musulmane, leur
statut de "Dhimmi" faisait certes des citoyens juifs des prot�g�s
mais socialement et l�galement bien inf�rieurs aux musulmans. Les
incidents ne furent pas rares � Sousse comme ailleurs et les
conversions forc�es ou les brimades et bastonnades ne cess�rent que
bien tardivement. Les populations juives �taient concentr�es dans des
"haras", quartiers qui leur �tait r�serv�s.
D�s le VII �me si�cle, on sait la kehillah (communaut�
juive) de Sousse tr�s importante. Tous les m�tiers ou presque sont
exerc�s par les juifs de la ville mais avec une forte pr�f�rence pour
le commerce et l'�change (la langue internationale des �changes �
l'�poque o� les arabes dominaient le commerce mondial fut
l'h�breu).
D'autre part connaissant parfaitement la langue arabe, le pays et les
coutumes tunisiennes, ils furent bien souvent des liens privil�gi�s de
la communication inter-communautaire du pays.
Pr�teurs, banquiers pratiquant l'usure interdite, beaucoup se sont
enrichis et deviennent incontournables dans la vie �conomique de la
cit� sans que toutefois il faille commettre l'erreur de croire que les
membres de cette communaut� ne firent que cela.
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Juive
tunisienne
(CPA - Photo Soler n�246 -
Col. Ch. Attard)
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A Sousse, en
1862 sur les 6000 habitants de la ville, 1000 sont juifs.
Mais la communaut� n'en est pas riche pour autant, les taxes dues au
gouvernement beylical restent importantes (les non musulmans �taient
soumis � la Jizia ou djezia, imp�t de compensation).
Mais la "dhimma" est abolie par le "Pacte fondamental" qui reconna�t
l'�galit� de tous les citoyens tunisiens depuis l'av�nement d'Ahmed
puis surtout de Mohamed Bey.
Cependant, lors des �pid�mies de 1866 et 1868, c'est l'Alliance
Isra�lite Universelle, fond�e � Paris en 1860, qui intervint pour aider
ses co-religionnaires de la ville . Et ce n'est que par l'activit� de
cette organisme, l'entr�e dans des �coles et lyc�es fran�ais qu'enfin
les isra�lites de la ville peuvent acc�der aux plus hautes fonctions.
De belles synagogues sont construites, associ�es � des dispensaires et
des �coles (h�der).
R. Mord�ha�Elguez, R. Yoss�f Guez, Grand rabbin de Tunis et Sousse
(1928-1934). furent parmi tant d'autres des rabbins �rudits.
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Les tenues vestimentaires |
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Illustration
de Marcel Blairat,
extraite de l'ouvrage d'Eug�ne Blairat :
"Tunis, impressions de
voyages"
Paris 1891 Librairie Ch. Delagrave
(Coll. Ch. Attard)
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Femme
juive
(CPA - Garrigues n�266 -
Coll. Ch. Attard)
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Nous avons de bonnes descriptions de la mani�re de se
v�tir des personnes de la communaut� juive :
pour les hommes, ce sont souvent des costumes "hybrides", pantalons ou
redingotes � la mode europ�enne mais accompagn�s du burnous bleu, et
coiff�s du fez ou de la ch�chia mais de couleur noire le plus
souvent.
Les femmes portent une chemise de gaze transparente � manches larges,
un pantalon bouffant de soie ou de calicot pour les plus pauvres, sorte
de saroual brod� et formant gu�tres. Elles se couvrent les �paules
d'une tunique color�e. La coiffe est faite soit d'une sorte de bonnet
phrygien d'o� pend un foulard tram� d'or (le bechkir), soit du c�l�bre
h�nin (koufia). Les chaussures sont des mules de maroquin ou de velours
brod�s ou des sandales sur�lev�es par des patins de bois (kab-kab).
Les sourcils sont rejoints d'un trait noir, les l�vres peintes et les
doigts rougis jusqu'� la seconde phalange.
Paul Ar�ne ( voir bibliographie )
nous donne en 1884 leur pr�nom ou surnom :
pour les femmes : Khamouna, K�misa Mariem, Daya, Ka�l, Kouka, Luna,
S�ma, Ziza, Le�la, Messaouda, Marzouka, Sultana, Lala, Shelbia...
et pour les gar�ons : Bichi, Moumon, Sisi, Kiki, Mardochi, Sloma
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"Grosses
juives"
L'exc�s de poids �tait signe de bonne sant� et d'opulence !
(CPA - Garrigues n�120 -
Coll. Ch. Attard)
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"Jeune
juive"
(CPA - Garrigues n�202 -
Coll. Ch. Attard)
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Quand la Tunisie devint protectorat fran�ais,
les juifs ne purent obtenir comme en Alg�rie un d�cret de la France
leur octroyant la nationalit� fran�aise, ils demeuraient sous
l'autorit� du Bey et conservaient leur statut de "Dhimmi".
En 1910, cependant et sous condition d'avoir rendu service � la France,
d'avoir travaill� pour son service public ou d'avoir effectu� un
service militaire de trois ann�es, les juifs tunisiens purent acc�der �
la nationalit� fran�aise. Plus de 7000 le firent en 1911. Leur
situation sociale s'am�liora tr�s rapidement et ils purent �tudier en
France.
Cette action contribua � d�senclaver la soci�t� traditionnelle
tunisienne et � Sousse une imprimerie h�bra�que vit m�me le jour en
1916.
Ce n'est qu'en 1923 qu'une loi leur permit d'acqu�rir la nationalit�
fran�aise sans conditions pr�alables. Ce que beaucoup firent (4126
entre 1926 et 1928).
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Autour
des tombes
(CPA - LL n�1 - Col. Ch.
Attard)
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Le 13 juillet 1888 est organis�e "la Caisse de secours et
de bienfaisance de Tunisie", elle est dirig�e par neufs membres. Le 30
ao�t 1921 un Conseil de la communaut� isra�lite est �lu par l'ensemble
des juifs tunisiens. Il comprend 45 touansas et 15 granas, soit au
total 60 d�l�gu�s et 12 conseillers.
Le 13 mars 1947 le nombre des d�l�gu�s est r�duit � 40, celui des
conseillers � 10. Ce conseil cessera ses activit�s en 1958.
Avec l'accession � l'�ducation au sein des �coles de l'Alliance
isra�lite ou plus tard dans les �coles et les universit�s fran�aises,
beaucoup de jeunes juifs ne parl�rent plus que fran�ais. Seuls quelques
termes ne furent pas oubli�s, en g�n�ral li�s � la religion, souvenirs
de Mitzvah et de passages rituels lus en synagogue.
En Tunisie, les vieilles personnes parlaient un dialecte jud�o-arabe
mais, avec une surprenante rapidit�, l� o� des g�n�rations avaient su
pr�server culture et religion, les plus jeunes s'assimil�rent � la
culture fran�aise dominante et ne parl�rent plus que fran�ais.
Leur juda�sme se diluait, leur pr�nom se francisaient, on ne portait
plus le costume traditionnel mais le respect des personnes �g�s si fort
dans la communaut� juive ne se perdit pas pour autant.
Les m�tiers traditionnellement exerc�s par les juifs chang�rent
eux-aussi et il n'�tait plus rare de trouver � Sousse des m�decins,
avocats ou enseignants.
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