La communaut� juive - de 1939 � 1956 -

Int�rieur de la synagogue de Sousse

A la veille de la seconde guerre mondiale, l'antis�mitisme pr�n� par Hitler et Mussolini fait �cho en Tunisie aussi. 
Les �tablissements culturels et les maisons de commerces italiens re�oivent pour consigne de r�voquer leurs agents juifs.

La communaut� juive marque pourtant son soutien profond � la France entr�e en guerre. En mars 1940, le grand rabbin de Tunisie demande � ses fid�les de placer leurs �conomies en bons d'armement. 
Mais lorsque la d�faite fran�aise fut achev�e, les lois anti-juives de Vichy (loi Alibert de juin 40 et Vallat de juin 41) promulgu�es, de nombreuses exactions furent commises contre les juifs associ�s dans la propagande nationaliste aux causes du naufrage.
Cependant la communaut� juive n'imagina pas que la France des droits de l'homme puisse attenter � leur dignit� et � leur libert�.

Pourtant, malgr� ses �ternelles h�sitations, l'amiral Est�va, le r�sident g�n�ral, dut se plier aux ordres de Vichy, tout comme le Bey. Et les juifs de Tunisie furent renvoy�s de leurs fonctions et contraints au travail obligatoire. 

Lorsque les Allemands d�barqu�rent en Tunisie en novembre 1942. les principales personnalit�s de la communaut� juive furent arr�t�es. 
Les italiens de leur c�t� demand�rent aux autorit�s allemandes de ne pas toucher aux juifs de nationalit� italienne qui furent dispens�s du port de l'�toile jaune et du travail obligatoire.
 
Le 9 d�cembre plus de 1700 juifs de tout �ge furent conduits sur le front et affect�s au travail obligatoire. 
Un comit� pr�sid� par Mo�se Borgel (pr�sident de la communaut� isra�lite de Tunis) et Paul Ghez avait la lourde t�che de repr�senter la communaut� juive et d'organiser son esclavage.

Le comit� organisa alors le  recrutement et le transfert des travailleurs, un imp�t contr�l� par les allemands permettait de subvenir � ses besoins financiers (nourritures, soins, transports, salaires). 
 
A Sousse, l'Oberscharfuhrer Best fut charg� du contr�le de la communaut� juive. 
Tous les hommes �g�s de 18 � 50 ans furent contraints de travailler. 
R�unis tous les matins � la caserne Ardant du Picq, ils �taient ensuite conduits vers leurs chantiers, le plus souvent sur les quais endommag�s par les bombardement alli�s. 
Le port de l'�toile jaune fut obligatoire pour ces travailleurs. 

Les allemands de Best voulurent ensuite rassembler dans un vaste camp de concentration tous ces hommes et exig�rent de G. Binhas, le repr�sentant de la communaut� juive de Sousse de leur pr�senter sous quatre jours un plan de recasement, ce qu'il ne fit pas, arguant d'un probl�me de traduction. 
Best exigea alors le port de l'�toile jaune pour tous les juifs de plus de six ans, ce qui ne se fit pas non plus.

Avec l'avanc�e des troupes de lib�ration, l'�tau se desserra progressivement transformant les anciens tortionnaires en pilleurs. A Sousse, plusieurs amendes furent exig�es par l'autorit� allemande dont une de 15 millions de francs en mars 1943 payable sous huit jours et en compensation des d�sertions de travailleurs. 
Les soldats r�clamaient bijoux et biens de luxe � une communaut� contrainte de les leur c�der.

La souffrance de la communaut� juive de Tunisie ne cessa qu'avec la victoire des alli�s en mai 1943. Celles des juifs de Sousse, un peu plus t�t, le 12 avril 1943 avec la lib�ration de leur ville. Mais certains parmi eux n'eurent pas le bonheur de voir s'enfuir leurs tortionnaires. 
A leur m�moire fut �rig� un monument comm�moratif.

 

 Avec la fin des hostilit�s, commence une p�riode de joie de vivre pour l'ensemble de la communaut� juive de Tunisie qui participe pleinement � toutes les activit�s du pays. 

A l'accession de la Tunisie � son ind�pendance en mars 1956, Habib Bourguiba choisit Andr� Barouch comme ministre de la Planification et de la Reconstruction mais il ne resta en poste qu'une ann�e. Dans les faits, au quotidien les choses ont bien chang�, le contexte international, les tension isra�lo-palestiniennes (1967 - Guerre des six jours) poussent une grande partie des membres de la communaut� juive de la ville � partir.

Beaucoup de juifs quitt�rent Sousse pour choisir apr�s tant et tant de si�cles pass�s en Tunisie, avant m�me l'arriv�e des musulmans, de s'installer en France pour beaucoup, en Isra�l ou Am�rique ou encore au Canada pour bien d'autres.