La communaut� maltaise

Devant l�explosion d�mographique et la diminution des ressources de leur �le, de nombreux Maltais, en g�n�ral tr�s pauvres, avaient quitt� leur terre natale � bord de barques. Ils avaient abord� les c�tes d�Afrique du Nord, en particulier celles de la Tunisie qui �taient les plus proches.  Leur langue �tant proche de l�arabe, ils purent assez vite  se  fixer dans les principales ville de la R�gence. A Sousse, ils s'�taient install�s dans le bas de la ville. 

Les cochers maltais sur la place Pichon
(CPA ND Photo n�23 - Coll. Ch. Attard)

Exer�ant de petits m�tiers (p�cheurs, matelots, cochers, ferronniers, �leveurs de ch�vres et de porcs), car on comptait pr�s de 85% d�illettr�s parmi eux, il semble qu�ils n�aient eu, avant l��tablissement du protectorat, que peu de rapports avec les autres Europ�ens. 
D�s qu�ils en avaient la possibilit�, ils ouvraient de petits commerces : caf�s, �piceries � 
Il n'�tait pas rare de voir � Sousse de petits maltais vendre des glibettes ou des pois chiches grill�s. Ils seront aussi les derniers � s'accommoder de la vie en fondouk. L�, plusieurs familles vivaient en communaut�s dans une trentaine de chambres, gagnant quelques menues monnaies � garder les jours de grands march�s les b�tes dans la cour m�me de l'�tablissement.
Curieusement, alors qu�ils arrivaient d�une �le essentiellement agricole, peu devinrent agriculteurs au d�part, peut-�tre � cause du manque de financement pour acqu�rir des terres.

L�ascension sociale des Maltais, qui �taient sujets britanniques, s�est paradoxalement faite avec l�arriv�e des Fran�ais .

A l�exception de quelques familles qui avaient bien r�ussies car souvent d�j� propri�taires urbains en 1867, la majorit� de la collectivit� maltaise demeurait, en 1881, au bas de l��chelle sociale, tant par son statut socio-�conomique que dans sa repr�sentation culturelle.

Ce jeune cocher maltais attend son client.
(CPA LL. n�80 gros plan - Coll. G. Bacquet)

En 1906, on comptait � Sousse 1277 maltais. 

C�est l�action du cardinal Lavigerie qui va amener les Maltais de Tunisie dans le camp fran�ais. 
Leur francisation prit sa source dans l�article 1 du d�cret du 8 novembre 1921 stipulant que " est fran�ais tout individu, n� dans la R�gence de Tunisie, de parents dont l�un, justiciable au titre d��tranger des tribunaux fran�ais du Protectorat, est n� lui-m�me dans la R�gence ", et dans la loi du 20 d�cembre 1923 qui suivit. 

La plupart des familles maltaises, �tablies souvent depuis le d�but de la deuxi�me moiti� du XIXe si�cle, opt�rent pour la nationalit� fran�aise. Certaines familles connurent alors une �volution sociale assez importante, leur catholicit� tr�s forte �tant le moyen de s�apparenter au groupe colonial fran�ais, et de s�europ�aniser.

Une famille maltaise.
(Coll. Ch. Attard)